Centenaire de l’armistice
JazzLann a le plaisir d’animer régulièrement les pots servis dans le hall de la Mairie.
Le 11 novembre de cette année 2018 est évidemment incontournable. Cela fait 100 ans qu’une des plus grandes boucheries de l’histoire s’est arrêtée, au moins pour ce qui concerne les combats qui avaient lieu dans l’est et le nord de la France. Mais beaucoup de soldats ont continué à se battre, à souffrir et à mourir dans les Balkans notamment. Ils n’aspiraient tous qu’a rentrer chez eux, pensant qu’en retrouvant la “vie d’avant”, ils pourraient se laver la tête des cauchemars qui y étaient malheureusement bien ancrés.
Cette année, certains commémoreront la victoire d’une coalition contre une autre. D’autres préféreront commémorer la fin de la guerre, la fin d’un conflit entre des industries nationales, et le retour a un moment de paix militaire, sinon de paix civile et sociale.
Au retour du front, dès Paris, et ensuite dans leur village et dans leur champs, les poilus vont constater que la société a bel et bien changé de siècle. Dans les grandes villes, ce sont les années folles. Le Ragtime, le Jazz arrivés par l’ouest à la fin du conflit sont maintenant bien ancrés dans la fête qui s’impose après les années noires …. au moins pour les riches citadins. Dans les campagnes aussi tout a bien changé. Il a fallu faire sans eux pendant 4 ans. Les américains ont amené la mécanisation. les femmes se sont émancipées et ont su gérer la boutique pendant plusieurs années de solitude.
Dans le domaine musical, ce sont souvent les poilus eux mêmes qui amènent la nouveauté. De nouveaux instruments arrivent, qui viennent d’autres régions, d’autres pays, voire d’autres continents. Instruments reçus en cadeau ou en héritage de camarades de misère dans les tranchées. Il en vient aussi directement des fanfares militaires où quelques musiciens amateurs ont pu trouver un refuge contre la pluie de fer et de feu. En Bretagne par exemple, l’accordéon, la clarinette vont s’intégrer petit à petit dans la musique traditionnelle.
Les codes sont chamboulés et l’éternelle chamaille des anciens et des modernes va créer des rancœurs et des espoirs. Les esprits les plus ouverts s’engouffrent avec envie dans ce nouveau monde. Mais tous ont la volonté, ou au moins l’espoir, que cela ne se reproduise pas… On connait la suite !
Aujourd’hui encore, certains voudraient que cette commémoration, que cette mémoire, fasse en sorte qu’une telle boucherie ne soit plus possible. Mais pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir la même chose autour de nous, et toujours avec la même défense des intérêts d’une minorité contre la vie de beaucoup.
"La rue des Lilas", chanson du groupe Katé-Mé. Texte & musique Sylvain Girault - Arrangements Katé-Mé. (le dernier couplet est emprunté à une citation de Paul Valéry)
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