A l’issue de la cérémonie, JazzLann animera l’apéritif servi dans le hall de la Mairie.

1916, c’est l’année de la bataille de Verdun, restée dans la mémoire des soldats comme une des boucheries les plus terribles de la première guerre mondiale. Les puissances économiques européennes s’affrontent, c’est à qui fera exploser le plus d’obus. Leurs peuples, les ouvriers, les paysans, meurent par milliers sous les bombardements cyniques. Et pourtant dans les tranchées mêmes, ou lors des courtes pauses à l’arrière, c’est le brassage des cultures de ces soldats venus du monde entier, les échanges musicaux par exemple ne sont pas rares. Dans de trop brefs silences des armes, il y a même des moments privilégiés de partage avec ceux d’en face.

Comme quelques années plus tôt, de l’autre coté de l’atlantique, ou les instruments de musique de la guerre de sécession ont permis la naissance des premiers jazz-band, les musiques populaires d’Europe vont s’enrichir de nouveaux instruments revenus des tranchées ou des parades militaires. Les nouveaux styles vont imprégner les oreilles de ces musiciens populaires, jusqu’au Jazz qui fera là son entrée en Europe avec l’armée US et apportera son swing et le sens de l’improvisation dans les doigts et les lèvres des plus curieux.

2016, les bombardements sont toujours là, toujours aussi cyniques, avec les mêmes victimes, les mêmes marchands d’armes qui s’enrichissent, les mêmes puissances économiques internationales qui s’affrontent. Les réfugiés ne sont plus des habitants des rives de la Marne ou de la Somme, ils viennent de Homs de Alep ou de Mossoul et fuient comme ils le peuvent les zones de combats. Il semble malheureusement qu’il soit plus difficile de trouver un refuge en 2016 qu’il ne l’était il y a 100 ans.

En jouant ou en écoutant du Jazz, cette musique de l’échange, du métissage, cette musique par essence interculturelle, ouvrons nos esprits, nos cœurs, nos tripes, ne suivons pas le cynisme des puissants. Parions encore sur l’échange, l’entre-aide et l’écoute de l’autre.